"On peut parler ... S'il te plaît?" [Ft Ruby.]

Cela faisait bien longtemps que j’aurais déjà dû être partie, et je le savais. Je savais également que Tomas allait s’inquiéter. Depuis que nous vivions tous les deux (en tout bien tout honneur évidemment) nous étions très protecteur l’un envers l’autre. Mais pour l’heure, je me devais d’attendre la fermeture du bar. Car cela ne signifiait qu’une chose : Ruby allait en sortir. J’avais mal réagis tout à l’heure, j’en avais conscience. Mais je ne pouvais pas rester éloignée une seconde de plus d’elle. Nous avions besoin de l’autre mutuellement, et j’étais presque certaine qu’elle en était aussi consciente que moi.

Attendant qu’elle sorte du bar, je m’étais adossée au mur d’en face, et visiblement certains mecs alcoolisés avaient pris cela comme une invitation. Ils étaient répugnants, et pourtant je savais que je ne risquais rien. Ils étaient bien trop désorientés pour réussir quoi que ce soit. La vérité c’est que je ne me sentais pas bien dans le noir, ici, avec la population qu’il y avait à cette heure-ci, mais je m’en fichais. Je souhaitais juste attendre que Ruby sorte, et qu’on s’explique. De mon côté j’étais convaincue que nous avions des millions de choses à nous raconter. Je ne voulais plus la décevoir une seule fois de plus.

Malheureusement, alors que je pensais que j’allais être tranquille, un groupe de jeunes se permit de venir m’accoster prétextant que ma tenue était beaucoup trop sexy pour que je ne me fasse pas remarquer. Je leur avais dit d’aller se faire voir, le verre de tout à l’heure ne m’ayant absolument pas suffit à être tranquillement à leur merci, mais encore une fois ils avaient cru bon de tenter leur chance malgré tout. Alors, celui qui semblait le plus sûr de lui, le plus âgé sûrement, et le « chef » de leur petite bande à n’en pas douter, m’avait plaquée contre le mur, une main de chaque côté de mon visage. A cet instant, j’ignorais que tu venais de sortir du bar, mais je lui avais donné un coup de genou bien placé dans les parties, avant de siffler entre mes dents.

« A moins que vous ne souhaitiez tous y passer un par un je vous conseille de dégager. »

Ils n’avaient bien évidemment pas manqué de m’insulter au passage, et je les avais regardé détaler une seconde avant de sentir ton regard sur moi. Je t’avais directement rejointe, et avais demandé, d’une voix hésitante : « On peut parler ? S’il te plaît ? » J’étais ridicule, j’en avais conscience, mais j’osais espérer que tu aurais suffisamment pitié pour accepter ma demande…

Messages : 46 Date d'inscription : 14/05/2018

Mon service était enfin terminé. Je n'en pouvais plus, d'avoir évité ainsi la seule femme au monde que j'aimais encore, c'était un véritable supplice, mais je ne pouvais décidément pas la laisser rentrer comme s'il ne s'était pas passé cinq ans d'absence. Elle n'avait jamais prévenu son départ, j'avais fait le tour de la ville durant deux longues journées, avant qu'on vienne me dire que ça n'était pas la peine de chercher puisque tu n'étais plus en ville. Durant les deux jours qui avaient suivis ces recherches, j'avais pleuré. Tellement pleuré. En y repensant, je me sentais tellement ridicule. J'avais honte d'avoir attendu pour rien. Cinq ans, c'est horriblement long.

Aujourd'hui, j'avais envie de passer à autre chose et c'était compliqué, maintenant que tu étais revenue. J'avais envie de parler, que tu m'expliques pourquoi tu m'avais abandonné, et surtout, pourquoi tu n'avais jamais répondu au téléphone. Je m'en voulais d'avoir été naïve de croire que tu étais différente, que tu resterais. Et, j'avais sombré, peu à peu, sous les yeux des clients qui ne revenaient plus, de peur de mon état, de peur que je ne bâcle mon travail. J'avais sombré devant mon meilleur ami, qui lui s'en voulait de ne pas réussir à m'aider plus que ce qu'il ne m'aidait déjà.
Je m'étais donc rhabillée, un simple slim noir, qui mettait un peu trop mon amaigrissement en valeur, et un top long over size couleur bleu marine. J'avais une petite paire de vans aux pieds, et sur mon épaule, un sac bien grand, où j'avais rangé mes affaires de travail, ainsi que mon téléphone et mon porte feuille. J'étais sortie, après avoir salué Valentin, et les quelques serveuses qui bossaient avec moi, et j'étais sortie en soupirant. Un groupe de jeunes étaient entrain d'importuner une fille, mon cœur se serra, mais je ne pouvais pas m'en mêler, j'avais la justice sur le dos, un faux pas et c'était la prison. Je devais filer droit, et ce, jusqu'à la fin de ma liberté conditionnelle. Je baissais donc la tête en passant derrière, avant d'être arrêtée par une petite voix.

« On peut parler ? S’il te plaît ?»

C'était un peu ridicule, parce que en cinq ans, tu aurais pu venir parler, mais c'était seulement maintenant que tu voulais vraiment le faire. Je secoue la tête et soupire. J'avais bu, mais c'était supportable, et j'avais déjà évacué le plus important de mes consommations de ce soir.

« Je veux pas t'entendre dire que t'es désolée et que tu regrettes, parce que je m'en vais. Je te préviens. » Je dis, en m'agaçant. Moi qui voulais repartir de zéro, c'était bien raté. J'allais encore devoir me forcer à oublier le mal que je subissais pour aller mieux.

Je te fais signe d'avancer devant moi, pour sortir de la petite ruelle de derrière le bar. Je jette un coup d'œil aux jeunes qui t'avaient ennuyés, et je serre les dents. Puis j'avance derrière toi, tranquillement, dans la nuit, vers le parc où j'allais souvent, avant de rentrer chez moi. Cela me faisait du bien, ça me calmait, les coureurs nocturnes, les chiens errants dormant aux pieds d'arbres très grands, les restes de fête bien trop alcoolisée. Je me pose alors sur un banc et t'invite à faire de même. Je passe les doigts dans mes cheveux, et fuis ton regard. Mes yeux brillent, je me retenais encore de pleurer, de toute façon, ça finira bien par sortir.

Je n’avais même pas perdu de temps à m’attarder sur la présence de ces abrutis, de peur que tu aies le temps de t’enfuir. Au lieu de ça, ma voix (totalement brisée et lamentable à cet instant) s’était aventurée vers toi pour te demander si on pouvait parler. Après l’entrevue de tout à l’heure rien ne me garantissait que tu allais accepter, ni même que tu prendrais la peine de me répondre, alors quand j’entendis ta voir remplie de haine me dire que je n’avais aucun intérêt à te dire que j’étais désolée, je serrai la mâchoire, en hochant la tête. Dans la ruelle, suffisamment large pour nous deux, je passai devant comme tu me l’indiquas, pensant au fait que si j’avais été derrière toi, et surtout après cinq ans pour te voir, j’en aurais profité pour mater directement. Mais bien entendu, nous n’avions pas toujours eu le même point de vue là-dessus, et tu avais souvent été plus sage que moi dans ce domaine. Souvent, mais pas tout le temps.

Nous tombions sur un parc, et tu t’assoies sur un banc avant de m’inviter à te rejoindre. Pendant un instant j’hésite. Une partie de moi se dit que ce n’est pas une bonne idée. Que je ne vais que te blesser davantage, et que tu vas avoir délibérément envie de me tuer après cette discussion. Mais finalement je te rejoins, laissant de la distance entre nous pour ne pas te gêner, et je baisse le regard sur le sol. Le silence est de plomb. Il me fait mal. Il menace de m’écraser toute entière, et je sais que je dois le briser. Je sais que je dois le rompre, et le plus tôt possible, avant qu’il ne soit trop tard pour te dire ce que j’ai sur le cœur. Mais par quoi commencer ?

« Tu m’as manquée… » Je commence, et je sens presque ton rire moqueur d’ici. « J’ai eu tous tes messages. Les écouter … C’était une torture. Mais je ne pouvais pas faire ça. Jouer les girouettes … Si tu savais comme j’avais envie de rejoindre l’Angleterre. » Ma gorge est serrée. Mais j’ai demandé à parler. Alors il fallait que je parle. Maintenant. « Au cas où tu as des doutes là-dessus, je ne serais jamais venue te provoquer sur ton lieu de travail Ruby. Valentin ne m’avait même pas prévenue que tu travaillais pour lui … Kath’ et moi nous étions donné rendez vous parce que Yamaha est en train de se laisser dépérir. » Je me mords la lèvre inférieure pour contrôler l’émotion qui menace de me submerger. « Tu penses peut être que je suis passée à autre chose tout ce temps. Mais pendant ces cinq longues années je n’avais pas de vie en dehors de mes chevaux. Et Yamaha… Yamaha était mon seul lien avec toi. Je ne pouvais me permettre rien d’autres, mais il était tellement parfait … C’était par égoïsme que je ne l’ai pas laissé retourner à l’état sauvage. Katherine pense que j’ai raison. Mais ici, il n’était pas heureux. Tu aurais dû le voir, il tournait en rond au pré, et aucune sortie ne lui remontait le moral. Qu’est-ce que j’étais censée faire ? Le revendre aux enchères pour te le rembourser ? » Ma voix craque à la fin de ma phrase, et je me calme tant bien que mal. « Avec Katherine il sera heureux. Et il aura des Mustangs à ses côtés. Quelqu’un pour le protéger, lui et les siens. Je ne pourrais rien lui souhaiter de mieux … »

Messages : 46 Date d'inscription : 14/05/2018

Je t'écoutais parler, sans dire un mot. J'avais du mal à me concentrer, j'avais envie de tout briser autour de moi, d'entendre le bruit du verre exploser par terre, mais rien sous la main ne pouvait me satisfaire. J'étais donc, à moitié concentrée sur ce que tu me disais. Tu m'expliques que tu avais envie de revenir. Mais cela renforce juste le fait que tu ne l'as pas fait, et ça ne me donne réellement aucune explication. Je soupire et sors ma bouteille d'eau de mon sac. Je m'en renverse sur les mains, avant de les passer sur mon visage, me rafraîchissant. Il me fallait résister à cette envie d'alcool, et en général, une bonne douche froide repousse l'envie.

" Je t'ai manquée, mais t'es pas rentrée. Jamais tu ne m'as donné de nouvelles... Tu aurais pu mourir que je ne l'aurai jamais su et j'aurai encore cherché longtemps. Et en plus tu m'as laissé croire que le problème venait de moi, alors que j'étais totalement clean, et que j'aurais jamais été voir ailleurs. Alors que c'était absolument pas mon genre, mais ça tu le sais maintenant, enfin j'espère que tu le sais maintenant. "

Je hausse les épaules, me penchant un peu en avant, les coudes sur mes cuisses, les yeux rivés sur le sol.

" Tu as fait ton choix, c'est que je n'étais pas assez bien pour toi, toi seule sais ce qui est bon pour toi, pas vrai ? Je l'étais pas, la preuve, je sors à peine de prison, j'y retournerais bientôt parce que je suis pas assez forte. "

J'ai un petit rire nerveux et je secoue la tête. Avec du recul, c'était totalement ridicule, cette histoire. Je m'étais juste retrouvée toute seule sans raison, et je n'avais juste pas supporté.
D'ailleurs, c'était la première fois que tu apprenais mon retour en prison. Je l'avais mentionné seulement maintenant, même si je t'en tenais pour responsable, jamais je n'oserais le dire de vive voix. Bah oui... Si tu n'étais pas partie, je ne serais pas dans cet état, et c'est cet état qui m'a valu la prison. Ca et la cure de désintoxication. Dur, d'être alcoolique, hein ?
Je serre les poings, et me racle la gorge, essayant de la desserrer mais, impossible...

"Tu fais ce que tu veux, il était à toi, pas mon problème. "

Dis-je en restant froide. Même si encore une fois, ça n'était qu'un masque. Yamaha était "juste un cheval" pas vrai ? Pas la peine d'en faire toute une histoire. Juste un cheval et pas à moi qui plus est !

Les paroles de Ruby étaient dures, mais elle avait raison. Je n'avais été capable de lui envoyer aucune lettre, aucun message... Elle avait raison sur toute la ligne. Qu'est-ce que j'espérais sérieusement ? Qu'elle m'accueillerait les bras ouverts, contente de me retrouver, et qu'on filerait baiser dans la foulée ?

J'étais en train de regretter de l'avoir attendue pour avoir cette conversation quand elle parla du fait qu'elle sortait à peine et qu'elle y retournerait bientôt.

" Quoi?!" Comment ça elle sortait de prison ? La dernière fois qu'elle y était allée, c'était pour avoir tué un mec. Peu de gens connaissaient son passé. Personnellement, j'en savais assez pour savoir qu'elle n'était pas une menace, et qu'elle ne l'avait pas fait consciemment. " Qu'est-ce qui s'est passé Ruby ?" Prononcer ce prénom... Je ne savais même pas comment je me sentais de la savoir près de moi à nouveau. Tout ce temps où elle avait espéré que je réponde à ses appels, je la sentais tellement plus proche de moi, alors qu'actuellement un seul petit mètre nous séparait ...

Je finis par me lever quand tu as cette réaction en parlant de Yamaha. J'en avais assez de cette froideur. Je ne m'attends pas à ce que tu me dises quoi que ce soit de positif, je veux simplement que tu cesses d'employer ce ton tellement détaché que tu donnes l'impression de parler de quelqu'un d'autre.

" Cesses ça Ruby ..." J'avais dit, les dents serrées, le regard noir. Oui, tu avais le droit d'être en colère. Le droit d'avoir envie de me frapper si c'était le cas. Mais tu n'avais pas le droit d'être aussi réservée. Tu n'étais pas comme ça, et j'en avais totalement conscience. "Tu sais, je préférerais encore que tu me dises que tu as envie de me faire regretter cette absence plutôt que tu essayes de jouer les indifférentes à propos de tout. Je sais que ce n'est pas toi, et tu pourras dire tout ce que tu veux, j'ai beau être partie je te connais."

Dans ma tête, les idées s'embrouillent, et je ne sais clairement plus où j'en suis. Finalement, je m'agenouille devant toi, et relève doucement ton menton, juste pour que tu puisses me regarder dans les yeux.

"Parles moi..." Je supplie, sincèrement.

Messages : 46 Date d'inscription : 14/05/2018

Et je te regardais faire. Tout cela était de nouveau étranger pour moi. Parler de mes problèmes, agir pour les vaincre, c'était quelque chose que je n'avais pas fait en cinq ans. Evidemment, j'avais parlé, mais à une bouteille de vodka, une fois toute les deux heures, et ça m'avait rendu bien des services, comme oublier les choses les plus tragiques de ma vie. Mais, tout cela ne pouvait pas durer.

J'avais tellement envie de te serrer dans mes bras, et de te pardonner, mais je n'étais pas comme ça. Bien que je ne sois pas rancunière, cette absence m'avait tellement rendu mal que je ne savais pas comment te pardonner...

" J'ai bu. Beaucoup bu, et j'ai fait des conneries, plusieurs fois, et ça n'a pas plu aux flics, qui m'ont enfermé plusieurs fois avant de m'envoyer pour de vrai en prison. Là bas, j'ai vécu l'enfer, et si tu savais à quel point je m'en veux... Je me laisse aller alors que je l'ai jamais fait. Je t'en veux. Putain, qu'est ce que je t'en veux... Surtout la partie où tu reviens sans venir me voir. J'étais là depuis tout ce temps, et je sais qu'au fond tu le sais. Et toi, t'es là depuis combien de temps ? Pourquoi t'es pas venue me voir ? Pourquoi tu n'as pas essayé de me contacter ? Pourquoi tu n'as pas voulu parler avant ? "

Une larme roule sur ma joue, et je plonge le regard dans le tien. Je peine à reprendre mon souffle, et je ferme les yeux pour arrêter cette envie de chialer qui menace. Putain ! Jamais forte quand il faut !
Dans cette histoire, j'avais aussi essayé de mettre fin à mes jours pour oublier ma douleur, et les marques sur mes bras - dont je n'avais pas honte - le prouvaient. Pas de jolies petites marques, puisque souvent bourrée jusqu'à la moelle, j'avais fait ça avec peu de délicatesse et j'y avais été franchement. Le but premier étant de libérer mon corps de ces souffrances.
Mais bon. J'étais encore là, et c'était des marques relativement anciennes, si l'on compte en jours.

" Je t'aime tellement que je veux juste comprendre. Te comprendre, en fait. Parce que tu sais dans un couple on est censé parler, et si t'es partie juste parce que t'avais peur que je me tape quelqu'un d'autre, c'est vraiment ridicule, parce que ça ne valait pas ce silence... "

Je dis, ma voix baissant en volume vers la fin. J'avais tellement peu d'espoir de retour de couple que j'avais envie de baisser les bras. Mais en réalité ça n'était pas à moi de m'expliquer.

Quand tu m’avoues avoir beaucoup bu, je grince des dents. Je n’ai jamais aimé l’alcool au fond. Ni tout ce qui fait que les gens perdent le contrôle d’eux-mêmes. Quand j’étais plus jeune, j’ai fais des conneries. Mais ça me semble être tellement loin. Une époque différente, une vie différente, un fond de pensée différent. Alors non, je ne te jugerai pas. Je hoche la tête quand tu dis que tu m’en veux. J’ai bien conscience, maintenant, d’être en grande partie responsable. Nous étions la vie l’une de l’autre. Tu étais la mienne, et j’étais la tienne. Qui sait ce que je serais devenue sans mes chevaux. Une larve, perdue au fin fond du Far West. Poétique, n’est-ce pas ?

« Nina m’a contactée il y a un peu plus de six mois. Beyond the Dreams allait être transformée en une académie militaire et elle avait besoin d’un endroit où pouvoir transférer ses cavaliers, mais aussi quelques uns de ses chevaux de club. Je pensais que tu étais plus heureuse sans moi. Que tout ça c’était calmé, et que j’étais la seule à encore penser à toi. Je ne voulais pas retransformer ta vie en enfer à nouveau. Je ne voulais pas que tu aies à traversé tout ça à nouveau je… » Une nouvelle fois ma voix se brise, et je pose doucement ma main sur ton genou. Bordel ce que tu m’as manqué…

Sauf qu’à cet instant, je vois cette grosse larme sur ta joue, et je me mordille la lèvre, essayant de résister à ce besoin de te prendre dans mes bras, de te dire que tout va aller maintenant, et que je ne partirai plus. Finalement, mes bras se referment autour de toi juste avant que tu ne me dises m’aimer encore. C’est un choc, je pensais que j’avais réussi à te débarrasser de moi. Je pensais qu’il était clair que j’étais nocive pour toi. Mais à présent que ces mots ont été dit, que suis-je censée faire ? Partir en courant ? Non, tu mérites des réponses…

« Tu sais Ruby, je n’ai jamais aimé pour de vrai avant toi. Je n’ai jamais accordé ma confiance à personne. Encore aujourd’hui, c’est un cercle de personnes très restreint, qui comporte ma famille et un ou deux privilégiés. » Tomas, par exemple. « Quand j’ai vu Sasha et Marie Louise être de retour, je me suis sentie fichue. Je me suis sentie en danger, et je ne voulais pas souffrir. Je ne voulais pas que tu te rendes compte que l’une ou l’autre était bien mieux que moi, et que tu ferais mieux de te débarrasser de moi… » Je laisse échapper un soupir, avant de reprendre : « Je ne voulais pas que tu aies le pouvoir de me faire du mal. » C’est pas ce qu’on dit ? Chassez le naturel il revient au galop ? Eh bien mon naturel était de me défendre, moi et moi seule. Et aujourd’hui, tu en avais souffert. Tellement souffert… « Je sais que tu ne veux pas entendre ça mais.. Je suis désolée Ruby. Désolée d’être partie. Désolée de t’avoir fait ce que moi, je ne voulais pas qu’on me fasse. Désolée que tu sois tombée si moi à cause de moi… »

Ce n’est qu’alors que je plonge mon regard dans le tiens, que je les vois ces traces. Certaines beaucoup plus anciennes que d’autres. Les années ont passé, ont pansé tes blessures, comme je n’ai pas eu l’occasion de le faire. Mais alors que je les découvre, je prends doucement ton poignet dans mes mains, et dépose un baiser léger sur chacune de tes blessures. « Je suis là maintenant. Et je ne compte aller nulle part. » Je finis par murmurer.

Messages : 46 Date d'inscription : 14/05/2018

Tes lèvres sur mes poignets révèlent être le comble de tout. C'est ta bouche qui m'avait ensorcelée, et de nouveau, elle revenait pour soigner ce mal qu'elle avait causé ! Je te regarde faire et secoue la tête. Je sais que je n'aurais pas du te laisser revenir, et encore moins être faible face à toi, mais que voulez vous, quand on aime... Toute ma vie j'avais essayé de me faire une place auprès de "tout le monde", ça avait été tellement difficile que j'avais perdu quelques batailles contre cette place que je voulais tant. Aujourd'hui, je l'avais perdu à tout jamais. Mais surtout, j'avais aussi compris qu'il fallait que j'accepte parfois les défaites. Là, c'était une belle grosse défaite : celle de perdre le contrôle. Tu avais toujours eu ce pouvoir sur moi, et j'avais cru l'avoir retrouvé, mais ce n'était que le temps de ton absence. Autrefois, j'aimais ça. Je semblais être la plus forte de nous deux, mais lorsqu'il n'y avait que nous, c'était toi, la plus lumineuse. Et j'aimais tellement cette lumière...

" Je ne veux pas que tu reviennes pour faire la même chose. On a peut-être été trop vite dans le passé, et ça nous a causé du tort. Je ne veux plus de ça, je veux le contrôle de ma vie. Je veux pas être faible parce que l'amour me rend faible. Tu me rends tellement faible putain... "

Je soupire et me tourne légèrement vers toi. Je te regarde dans les yeux et me lèche doucement les lèvres. C'est ce que je fais, lorsque j'essaye de réfléchir. Je l'ai toujours fait, mais ces derniers temps, j'avais perdu l'habitude de ce geste, parce que j'avais perdu l'habitude de réfléchir, soyons clairs.

" Donc tu veux dire que tu es partie... Parce que tu avais peur d'être nulle face à deux connes qui m'ont ruiné ma vie déjà une fois ? De deux meufs que je ne pouvais pas encadrer, et dont je te parlais en mal uniquement ? "

Voyez mon étonnement ! Après avoir entendu ces mots, je fronçais les sourcils. C'était comme s'il y avait eu un malentendu. Un putain de gros malentendu de cinq putains de longues années, qui m'a fait retourner en prison parce que ce malentendu m'a rendu malheureuse et alcoolique ? Ce même alcoolisme que je n'arrive plus à laisser partir parce que, bien, bien, ancré en moi. J'ai un petit rire nerveux, que je remplace rapidement par un sanglot, que j'essaye tant bien que mal d'étouffer. Je secoue la tête, et me mord la lèvre.

Ah non hein, tu vas pas pleurer en plus de ça ! , me dit mon cerveau, qui lui en avait un peu marre de cette conversation sans réel but selon lui.

Je ferme un instant les yeux. En réalité, j'étais perdue. Je ne savais pas ce qu'allait donner cette conversation, ni, si ça valait la peine de souffrir encore. Je ne savais même pas si un "Nous" était encore possible après tant de mal...

Quand tu m'annonces que tu ne souhaitais pas que je revienne pour repartir encore, je hoche la tête, difficilement. Clairement, ce départ n'avait peut être eu autant de conséquences sur moi qu'il en avait eu sur toi, mais il avait eu au moins autant d'impact psychologique. Simplement je ne pouvais pas noyer mon chagrin dans l'alcool.

"Tu as raison Ruby. Je ne veux pas être ta faiblesse. Je ne veux pas que tu regrettes que je fasse partie de ta vie. Je veux t'apporter du bonheur..." J'aurais presque voulu dire "comme avant" mais je ne veux pas que ce soit uniquement un avant. J'aimerais tellement rattraper le temps perdu .. Je sais pourtant à quel point c'est d'ores et déjà peine perdue. Tu as changé, et moi... Moi je me suis renfermée sur moi-même avec tout le monde, sauf peut être toi. La compagnie de Tomas me fait du bien, mais il est impossible qu'il n'ait pas remarqué que je ne suis plus la même.

Quand tu te lèches les lèvres de cette manière, je ris intérieurement. Alors commme ça c'est moi qui te fais perdre le contrôle de toi-même ? La blague. Clairement, je me damnerais pour ces lèvres. D'ailleurs je l'ai déjà fait, de nombreuses fois...

"Deux filles qui, objectivement parlant, avaient tout pour plaire..." Je secoue la tête. Oui, c'est ridicule. Et impardonnable. Et regrettable.

Et je ne supporte pas de te voir pleurer. Alors je me rassois sur ce banc, cette fois tout près de toi, et j'attire ta tête contre mon coeur.

"Tu l'entends ? Il est toujours là. Il n'a pas changé lui. C'est toujours celui que tu as connu. Celui dont tu étais tombée amoureuse..." Je murmure, en te caressant doucement les cheveux, pour te calmer. Peu de personnes connaissent le bien être que procure ce genre de contact. Et présentement, tout ce que je souhaite, c'est réussir à t'apaiser. Qu'importe les moyens à emprunter.

Messages : 46 Date d'inscription : 14/05/2018

Ces caresses avaient réellement le don de me calmer, presque instantanément. C'était tout bonnement magique. J'avais fermé les yeux, et t'avais laissé me ramener tout contre toi. Puis, j'avais juste soupiré, parce que cela faisait tellement longtemps, que l'on avait pas pris soin de moi. Ne serait-ce qu'un câlin. J'avais été seule, durant tout ce temps, et j'avais dépéri. je m'étais laissée mourir. Mais j'étais encore en vie, comme si tu étais arrivée pile au bon moment, qui sait, tu serais venue plus tard, on t'aurait peut-être annoncé mon décès ?

Je reste là, calée contre les battements de ton cœur. Ce son semblait tellement irréel, et pourtant, c'était bien le tien. Celui qui était absent, à l'autre bout du monde... Je n'avais plus envie de bouger, je voulais rester ici, avec toi. Pour toujours. Comme quand nous avions prononcé nos vœux de mariage. Mais il faut croire que ça n'était pas le bon moment. Maintenant, le tout était de savoir si nous allions nous remettre ensemble, et sinon, engager une procédure de divorce. Il faut bien se remettre à vivre après la mort de quelque chose, pas vrai ? Même si cette idée m'anéantissait, il fallait bien y penser. Si tu partais encore une fois, ce serait réellement la fin - la vraie fin - de notre mariage.

" Désolée, je suis pathétique... J'ai juste besoin de toi... Je veux plus que tu partes... Pitié... "

Je dis, sur un ton de plus en plus bas, et de plus en plus étouffé par les larmes. Encore, tiens, elles ne m'avaient pas manqué !
Ma main prend la tienne, et la serre en la ramenant contre ma poitrine, là où mon coeur menaçait de se rompre, au moindre faux pas. J'avais plus que jamais besoin de toi. De ton corps, de tes mains, mais aussi, de ta bouche, de ton rire, ton regard, tout de toi qui fait que tu es TOI. Avec les défauts, mais aussi les qualités. Avec ces changements, qui n'étaient pas là avant.

" Même si tu penses que tu n'es pas une femme bien, je te veux, toi. Même si tu as changé, tu restes ma Kiara. Et même si tu as refait ta vie entre temps, je pourrais te le pardonner... "

Sur cette note, je met la tête dans ton cou, en retenant le plus fort possible, les sanglots, qui se bloquaient dans ma gorge, me faisant serrer les mâchoires.

Ce moment où je pu sentir que tu te laissais aller à mon étreinte … Je n’ai jamais rien senti de mieux. Tes barrières étaient toujours là, bien intactes, mais elles venaient de s’ouvrir à moi, provisoirement. A moi maintenant de faire que tu ne le regrettes pas. Et quand je t’entendis me supplier, je fronçai les sourcils :

« Ruby … mon amour … Tu n’as donc toujours pas compris ? Je n’ai aucune envie de repartir. Je veux rester là. Avec toi… » Je souris tristement, avant d’ajouter : « Cette fois la prochaine qui essaye de te mettre le grappin dessus aura affaire à moi. Plus jamais je ne baisserai les bras. Jamais. » Je dis, et déposais un baiser sur le sommet de ton front. Tu m’avais tellement manquée … Tout ce temps avait semblé interminable quand, par les nuits chaudes du Texas, je me sentais seule dans mon lit.

Je te laisse guider ma paume jusqu’à ta poitrine, et si une partie de mon esprit malsain essaye de me tenter de prolonger ces caresses, je suis bien trop attentive à ta voix pour y faire attention. Je souris tendrement quand tu dis que je suis toujours « ta Kiara ». Je hoche même la tête. Je ne veux être la femme de personne d’autre. Jamais. Et je te serre tout contre moi quand ta tête s’enfouit dans mon cou. Je t’aide même à mieux t’installer, et tu te retrouves à califourchon sur moi, de la plus innocente des manières.

« Je ne veux plus que tu sois triste. Et surtout pas à cause de moi. Tu as versé assez de larmes pour les trois prochaines années, c’est clair ? » Je dis, en essayant de détendre l’atmosphère. La vérité, c’est que mon esprit est en miette aussi. Je ne sais plus où donner de la tête. Mais notre couple avait toujours fonctionné de cette manière : Lorsque l’une de nous deux craquait, l’autre résistait afin d’être forte pour elle. Alors ce soir, je voulais être forte pour toi. « Emmènes moi dans ton salon Ruby. » Je te demandai, ayant soudainement eu une idée. Je voulais te montrer que cette fois-ci je serai toujours là. Et très clairement, je n’étais pas à un tatouage près. Directrice de l’académie ou pas.

Messages : 46 Date d'inscription : 14/05/2018

J'avais enfin souris. Un vrai sourire digne des fins les plus heureuses, sans être une fin. J'avais écouté chacun de tes mots, sans parler, juste, en appréciant leur sens, et j'avais espéré qu'ils ne changent pas au cours de ces prochains jours. J'avais tout laissé tomber depuis ton départ, mes chevaux, mes animaux, mes clients, tout. J'avais cessé d'exister, et j'essayais simplement de survivre. Cela fonctionnait pour le moment, mais ça commençait justement à s'essouffler. Il était donc grand temps qu'on m'aide à redevenir celle que j'étais avant, et quoi de mieux que quelqu'un qui me connaissait avant ?

Quand tu parles du salon, j'ai un petit moment d'hésitation, je n'y étais plus retourné depuis ma sortie de prison. J'avais comme honte, de ce que j'étais devenue, honte d'être la tatoueuse tolarde. Moi qui me foutais du regard des gens, à présent il était tout ce dont je détestais le plus, et surtout quand ce regard n'était pas bienveillant.

" Non, je ne vais pas tatouer mon visage sur ta fesse... "
Je dis, en souriant en coin, comme pour me préparer psychologiquement à ce qui va suivre. Une blague de ce genre de temps en temps ne fait pas de mal, pas vrai ?

Je me relève, tant bien que mal, en essayant de ne pas te faire mal, et j'attrape mon sac.

" T'es sûre de vouloir faire ça ? "

Je demande. Car un tatouage est difficile à enlever de nos jours, et si tu te trompais ? Si tu étais revenue dans le but de ne pas être assez forte pour "nous" ? Si c'était juste passager ? Je me mordille la lèvre, sortant les clés du salon du fin fond du sac, et me met en route. Même sans exercer avec la machine, j'avais tout de même continué à dessiner, et j'avais étoffer mon talent. Il était plus net, et mes traits beaucoup mieux réalisés. Je n'avais pas peur du tatouage en lui même, j'avais peur de mes clients...

Arrivant devant la porte, j'ouvre et me tourne vers toi. Comme pour être sûre que tu voulais vraiment faire cela. Je te laisse ensuite entrer la première, et j'allumais les lumières. La radio se lance automatiquement lorsque j'appuyai sur l'interrupteur qui est relié à la lumière. Une mélodie résonne dans la pièce, c'est " Take me to church ".

Cette demande de m’amener à ton salon… En y pensant on aurait dit que je t’avais demandé de m’amener dans un endroit sombre, ténébreux, et pleins de mystères, et cette petite plaisanterie, très franchement ce n’était pas grand-chose, mais ça signifiait tellement… Le fait que tu sois capable de rire. De déconner. D’envisager d’être heureuse à nouveau. Enfin…

« Oh dommage ! » Je m’étais exclamée, faussement choquée.

Quand tu te relèves, je fais la moue, mais je hoche la tête quand tu me demandes si je suis sûre de le vouloir.

« Quelle meilleure manière de te prouver ma bonne foi qu’en gravant quelque chose dans ma peau ? Quelque chose qui ne me quittera jamais. » Je suis on ne peut plus sérieuse, et je ne peux pas résister à ce mordillement de lèvre. Je grogne intérieurement cependant, me retenant tant bien que mal de te sauter dessus ici, maintenant.

Je te précède à l’intérieur du salon, et j’hume l’air. Cette douce odeur, que je connais tant … « On aurait difficilement faire plus approprié. » Je souris, et me dirige ensuite vers ton bureau, là où je sais que je trouvais une feuille et un crayon. Je fais alors un petit croquis, puis te le tend. « Voilà ce que je veux. » Je ne te laisse pas commenter, avant d’ajouter : « Ici. » Je te tend ma main gauche, après avoir retiré mon alliance, qui ne m’avait pas quitté tout ce temps. Oui, je me faisais de nouveau appeler Kiara Layne. Oui, je ne répondais plus à tes messages alors. Oui je prétendais que c’était fini. Mais la vérité c’était que je n’aurais jamais pu supporter tout ça sans cette alliance, symbolique. Elle qui me rappelait toujours que je n’étais pas seule. « Bien entendu, ton prix sera le mien. Surtout de nuit. » Je souris en coin, ayant plus que jamais envie de t’embrasser à cause de cette satanée chanson.

Messages : 46 Date d'inscription : 14/05/2018

Je souris et regarde le dessin, qui n'est en fait qu'une lettre. Je souris doucement en voyant où tu veux la faire et j'attrape ta main. Je te fais t'asseoir sur le siège que j'incline un peu. Je pose la main sur l'accoudoir et je prépare tout le matériel dont j'ai besoin. Honnêtement, je n'étais pas surprise, c'était ton genre, et tu le porterais super bien. Je prépare l'encre dans un tout petit pot. C'est un tatouage qui ira vite, et c'était relativement simple, mais il demandait quand même de la maîtrise, surtout celle de la machine, en fait.

" T'as de la chance je trouve ça quand même mignon, mais bon, c'est quand même pas mon portrait... "

Je souris en coin. Je sais que jamais je n'aurais fait ce genre de chose, même si tu m'avais supplié. C'était un truc que je refusais de faire depuis que j'étais tatoueuse. Dessiner des visages, OK. Mais les tatouer, hors de question. J'avais trop peur que mes clients reviennent parce que le tatouage avait coulé avec le temps. J'avais tendance à paniquer pour rien, et ça, ça n'était pas "rien".

Je prend une compresse que j'imbibe de désinfectant. Puis, je le passe sur l'endroit que tu veux tatouer et je jette la compresse. Puis, je glisse la main sous la tienne, et positionne tes doigts de manière à pouvoir tatouer correctement. Bien net. Je trempe mon aiguille dans le liquide puis, je m'approche de toi. Je te regarde un instant dans les yeux.

J'avais tellement envie de t'embrasser. De te toucher à nouveau. Mais il était clair que ça n'était pas le moment. Alors, je me résigne et je me met au travail. Je m'applique, et créer déjà les contours de la lettre, un trait fin, et clair. Puis, en dix minutes, je le termine en remplissant correctement l'intérieur, et je finis par appliquer une couche de vaseline, que je couvre par quelques tours de film plastique pour protéger le tout.
Je range mon matériel, avec grand soin, comme d'habitude, et je me lave les mains.

" J'espère que tu ne regretteras pas ce choix... "

Je dis, avant de venir déposer ma bouche contre la tienne, sans attendre plus, avec toute cette sensibilité et cette douceur que tu connaissais, parfois, auparavant.
Ah, ça faisait tellement longtemps... !

Je secoue la tête et te laisse tatouer à ta guise.

« Chaque chose en son temps, tu veux ? Ne dit-on pas qu’il faut apprendre à marcher avant de vouloir courir ?[ »

Je me lèche doucement les lèvres, et quand tu commences à tatouer, j’ai beau être habituée à la douleur due à la piqûre, on parle d’un tatouage sur les doigts, où la peau est extrêmement fine et délicate, très franchement je n’aurais laissé personne d’autre le faire. Pourtant, à mesure que la petite lettre se dessine, je ne peux m’empêcher de sourire. Elle rend bien. Comme si j’étais faite pour la porter. Je te laisse finir, ranger ton matériel, et quand tu me dis espérer que je ne regrette pas ce choix, je hausse les épaules :

« C’est à nous, et surtout à moi, de faire que je ne le regrette pas, non ? »

Et puis, tes lèvres se déposent sur les miennes, tout en douceur et en délicatesse. Un léger soupire de plaisir m’échappe, et il faut clairement avouer qu’il relève plus du soulagement qu’autre chose.

De manière très instinctive mes mains prennent la direction de ta taille, et je mordille involontairement ta lèvre inférieure alors que je t’attire à moi. Je n’ai pas envie de m’arrêter. Je n’ai pas envie que tu t’éloignes. Je t’installe sur moi, et approfondis le baiser, comme je sais si bien le faire, alors que ton corps contre le mien me fait largement tourner la tête.

« Ne pars pas … » Je murmure entre deux baisers, alors que ma bouche prend la direction de ta mâchoire, puis de ton cou, où elle laisse une petite marque légèrement violacée. Oups. « Mmh, si tu voulais cacher à quelqu’un que ton cœur est déjà pris, t’es foutue. » Je dis avec un sourire en coin, pas peu fière de mon coup.

Messages : 46 Date d'inscription : 14/05/2018

Je soupire lorsque ta bouche fait apparaître cette marque d'amour. Enfin, surtout une marque d'appartenance, comme avant. Je hausse un sourcil en te regardant ensuite. J'était autant "en manque" de toi que toi de moi. C'était assez compliqué à gérer, à l'intérieur de moi, et je m'éclaircissais la voix avant de parler :

" Kiara... J'ai besoin que tu restes... que tu restes auprès de moi... Je veux plus souffrir... "

Ma voix s'était brisée sur la fin de mes mots, et pour le cacher, j'avais foncé tête baissée sur tes lèvres, t'embrassant de plus bel. Mes mains glissaient sur tes hanches avant de remonter vers tes côtes. Je commençais alors à te déshabiller, et à l'abris des regards, dans le fond du salon de tatouages, il se déroulait ce qui ne s'était plus produit depuis cinq ans.

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