"I'm coming for you and there's nothing you can do..." [Daya - Kiara - Ruby]

En n'ayant pas de réponses, Ruby avait supplié les policiers de la ramener chez sa femme, et ils ne s'étaient pas vraiment fait prié. En réalité, Ruby, bien qu'elle avait eu des problèmes avec la justice, n'avait jamais menti, parce qu'elle ne savait pas mentir. Donc, elle s'est retrouvé à l'arrière de la voiture de police, qui avait roulé tellement vite qu'elle s'était juré de ne jamais plus dépasser les vitesses autorisées. Ensuite, quand elle était arrivée, elle avait vu à travers le rideau de la chambre, deux silhouettes, ce qui ne présageait rien de bien gentil. Elle était sortie de la voiture et avait demandé l'avis de l'un des flics, qui, dans ces moments là, savait quoi faire beaucoup plus que Ruby. Elle avait une arme, mais pas sur elle, et elle ne s'en était jamais servie. Dommage, ça aurait été l'occasion parfaite.

Elle secouait la tête et se rendit à l'intérieur de l'appartement, sans un bruit. Puis, elle avait monté les escaliers, quatre à quatre, suivie de l'équipe des policiers qui avaient jurés intervenir si la situation dérapait.
La belle tatoueuse était rentrée dans la chambre, et avait retiré sa veste. Elle l'avait jeté sur le lit et avait planté son regard bleu, glacial, dans celui de la droguée.

" Donc meurtre avec préméditation, tu crois que tu vas t'en sortir correctement ? Et tu crois que Valentin ne va pas avoir besoin des services sociaux pour élever ta gamine ? Sérieusement, tu me fais de la peine, tu serais prête à tout abandonner, tes bonnes actions, pour me faire souffrir ? Mais si t'as replongé c'était pas ma faute. Tu sais, je suis retournée en prison y a même pas 6 mois, c'est pas pour autant que j'ai été tuer celle qui m'avait fait replonger dans l'alcoolisme puisque tu te tiens devant elle. "

Ruby lance un regard à sa femme, et se déplace pour se mettre devant elle, en bouclier, jamais elle ne laisserait quelqu'un lui faire du mal.

" C'est moi que tu veux blesser, ou même peut-être me tuer, mais si tu me tues moi, ou même Kiara, c'est la prison. Tu pourras pas dire que c'est de ma faute. Je t'ai permis de partir, sans risquer la prison, mais t'as pris ce risque de retourner en taule ? Je suis pas responsable de tes malheurs ma pauvre, je suis responsable que de mes problèmes. "

Elle avait finit par gronder, son regard devenait de plus en plus sombre. Ses pupilles s'étaient dilatées, elle était prête à lui sauter à la gorge. De toute manière, 6 mois de plus ou de moins, maintenant, qu'est ce qui ferait la différence ?

Tout s’était passé beaucoup trop vite. Jusqu’à ce que j’entende cette phrase : « je suis retournée en prison y a même pas 6 mois, c'est pas pour autant que j'ai été tuer celle qui m'avait fait replonger dans l'alcoolisme puisque tu te tiens devant elle. » J’avais déglutis. Je détestais savoir la douleur qu’avait traversé Ruby à cause de ma bêtise de jadis. J’espérais, un jour, pouvoir vraiment me faire pardonner. Hélas, je n’étais pas sûre de savoir comment m’y prendre et pour l’heure, l’inconnue qui menaçait ma femme du couteau (ou bien était-ce moi qu’elle menaçait ? J’étais un peu paumée il faut le dire …) était toujours là. L’heure n’était donc pas aux excuses. Enfin quoique ? Intriguée, j’avais froncé les sourcils : « Qu’est-ce que tu nous reproches au juste ? » J’avais demandé, tremblant de l’intérieur. Heureusement, Ibiza n’était pas rentrée. Je préférais la savoir en sécurité à l’extérieur, chance que je n’avais pas totalement…

Quand Ruby avait fini par laisser échapper ce grognement bestial, j’avais fait un pas dans sa direction, ma main posée sur son bras. Je savais la menace qu’elle pouvait représenter quand elle était provoquée, mais je n’avais pas peur d’elle. Je voulais par contre qu’elle reste en retrait, et je lui avais doucement murmuré à l’oreille : « Du calme, bébé … » Ce n’était peut être pas le moment pour les adorables petits surnoms, mais je ne pouvais clairement pas faire autrement que d’employer un ton doux et délicat si je souhaitais ramener ma femme à la raison.

La vérité, c'est que Ruby commençait déjà à bouillir intérieurement. Elle avait envie de lui arracher la gorge, mais sortant de prison, ce n'était pas elle qui porterait le premier coup, alors elle ricana, histoire de faire descendre sa tension et elle se tourna dos à Daya, face à Kiara. Elle déposa un baiser tendre sur sa joue et, elle refit face à leur agresseur.

" Franchement, tu veux me faire souffrir pour une chose qu'on m'a également faite. J'étais dans le même état que toi, à l'époque. Si tu veux en vouloir à quelqu'un, va t'en prendre à Marie Louise, c'est elle qui a vendu cette merde à toute la prison. Je suis tombée dans le panneau aussi, et j'te rappelle que tu m'as jamais payé cette dose, au prix où je l'ai eu, tu ferais mieux de baisser d'un ton avec Kiara tout comme avec moi. "

Son regard noir menaçant implorait intérieurement à ce que les choses se calment. Elle n'en pouvait plus. Dès qu'elle faisait des efforts pour être une citoyenne modèle, ses plans étaient bousculés dans les mauvais sens, c'était comme si elle était destinée à être une mauvaise personne tout sa vie.
Elle soupira longuement, et elle s'asseya sur le lit, calmement.

" A part me faire souffrir, y a quelque chose qui t'aiderait pour que tu passes à autre chose ? Je suis pas une si mauvaise personne, Daya... "

Ruby se mis à rire. Ce n'était plus nerveux à présent. C'était un rire fou. Ce que Daya avait fait, elle n'aurait jamais du le faire. Elle pinça les lèvres avant de se relever. Puis, n'ayant rien montré de ses sentiments, ni de son désarroi face à la situation, elle alla ouvrir la porte de la chambre et se mis devant l'entrée.

" Prise d'otage c'est combien de temps au trou, Fred ? "

Elle avait demandé à l'un de ses "amis" policiers qui étaient toujours derrière, prêt à intervenir. Une voix masculine se fait alors entendre, on pouvait clairement entendre un sourire sur ses lèvres sans même le voir.

" En général, pas en dessous de 5 ans. "

Ruby haussa les épaules. Son regard était différent. Comme si elle avait bu mais sans l'alcool. Elle examinait la scène, la situation. Elle aurait pu prendre l'arme qu'elle avait dans la table de chevet, couchée sur le papier indiquant le permis de port d'arme N°2154475, dans le faux tiroir. Elle aurait pu s'en servir, plaidant la légitime défense, mais elle pensait pouvoir "aider" Daya.

" Et avec port l'arme blanche, ça rallonge de combien ? "

Elle avait croisé les bras. Défiant Daya du regard. Malheureusement, Ruby ne savait que trop bien cacher ses faiblesses, et cette fois, même le fait de détenir sa femme n'y changeait rien. Elle était dans un état tel qu'on aurait pu l'égorger devant ses yeux qu'elle ne réagirait pas maintenant.

Par la porte, on entendu "Fred" répondre à la question de Ruby.

"Avec toute arme, une prise d'otage renforce la peine de 5 ans, et elle devient ferme. Avec une amende à payer pour dommages et intérêts de minimum 200 000 euros. "

Ruby sourit en coin, froidement.

" A toi de voir, ta fille sera majeure à ta sortie, ça me laisse le temps de lui montrer qui est vraiment sa maman. Même la grossesse ne l'aura pas changé... "

Quand Daya fut partie, Ruby se laissa tomber sur le sol, les poings serrés, elle qui voulait rester calme, elle n'avait qu'une envie, aller détruire cette femme pour le mal qu'elle venait de faire à la sienne. Les larmes se mirent à couler sur ses joues, et elle alla s'accrocher aux jambes de sa femme, la faisant tomber dans ses bras, pour la serrer contre elle, tellement fort qu'elle pourrait lui briser les os. Mais elle n'en était pas capable. Jamais elle ne pourrait lui faire du mal... C'est bien là son problème, il fallait vraiment que la raison soit extrêmement excellente pour qu'elle en arrive à tuer quelqu'un.
Elle effleura du pouce la coupure que sa Kiara avait dans le cou et elle fut secouée par les sanglots de culpabilité.

" Je suis tellement désolée... je voulais pas te faire de mal, je pouvais pas l'empêcher de t'en faire... j'suis qu'une merde pardonne moi..... "

La respiration devenait quelque chose de compliqué, lorsqu'elle était dans cet état là. Tellement impossible de se calmer que la veine sur son front se dessinait de manière à alerter d'un possible malaise si elle ne se calmait pas.
Elle se sentait tellement mal de n'avoir pas été capable de "sauver" sa femme, d'avoir eu peur de la perdre si elle faisait un faux pas... La sensation qu'elle avait ressenti était tellement négative qu'elle se jurait de ne plus jamais recommencer...