"J'ai confiance en vous, voilà tout." [Ft. Angela]

J’avais demandé l’autorisation à Kiara de prendre une semaine de vacances, tant et si bien que cela faisait une semaine que je n’avais pas pointé le bout de mon nez à l’Académie. Et pourtant, aujourd’hui, veille de ma reprise, j’avais proposé à Angela de venir travailler Optimus Prime. Je lui avais promis de prendre bien soin de lui et pour ce faire, j’avais décidé de le prendre en famille d’accueil. J’étais donc responsable de lui, ainsi que de ses progrès. J’étais intimement convaincue que lui et Angie pourraient faire un excellent duo avec le temps, et je comptais bien l’aider à arriver à montrer à l’Alezan qu’il avait encore les capacités d’être le super cheval de concours qu’il avait été jadis.

En l’attendant, je m’étais donc rendue au refuge, pour retrouver l’Anglo Arabe, voyant que quelques nouvelles têtes avaient débarqué au loin. Je ne venais que rarement ici, malheureusement, c’était un endroit qui me faisait beaucoup de peine, c’en était parfois difficile à supporter. Mais je ne pouvais m’engager qu’auprès d’un équidé en difficulté à la fois. Pour le moment, il s’agissait d’Optimus, qui me reconnu dès mon arrivée dans l’écurie. Je souris lorsqu’il entreprit de me fixer, et arrivée près de lui, je souriais en caressant son museau. « Je sais ce que tu attends mon beau. » une petite habitude que nous avions depuis notre rencontre. Chaque fois que j’arrivais je lui offrais une pomme. De cette manière, il associait toujours ma présence à du positif.

Je ne l’avais donc pas fait attendre, et lui avais donné sa pomme, avant d’entrer dans sa stabulation. J’avais caressé son chanfrein, puis son encolure, et son dos. Son corps était chaud, c’était très plaisant, et il avait l’air de se porter comme un chef. Je souhaitais néanmoins en avoir le cœur net et je lui avais donc procuré un bon pansage, pour le décrasser de toute cette paille coincée dans sa crinière, ainsi que de la poussière qui s’était déposée sur son corps. Cela fait, j’étais passée à ses pieds, et j’avais entendu à cet instant des pas dans l’allée. Je m’étais relevée, et avais vu ma petite tête blonde préférée. « Salut toi. » Je lui avais dit chaleureusement, ma main caressant distraitement l’encolure d’Optimus. « Qu’est-ce que tu as envie de faire aujourd’hui ? Balade ? Longe ? Travail en liberté ? Choisis, et je te suis ! » Je n’étais pas contraignante, mon objectif premier étant d’aider la confiance d’Angie et Opty à se forger, tant qu’ils passaient du temps ensembles j’étais partante.

Dès lors que Angela était arrivée, je m’étais mise en retrait et l’avait laissée caresser Optimus à sa guise. J’avais souris quand elle s’était adressée à lui avec cette voix totalement gaga. Une voix que j’utilisais aussi, à son âge. Et maintenant que je m’étais un peu assagie eh bien de temps à autre les poulains y avaient droit aussi. En tout cas j’adorais toujours voir un cavalier parler de la sorte à son cheval, ça montre une super relation et il n’y a pas mieux ! Cela étant, nous n’étions pas là que pour des papouilles, alors j’avais demandé à Angie ce qu’elle souhaitait faire. Quand elle me demanda si je l’avais déjà emmené en extérieur, j’avais fait non de la tête. « Pas encore. Mais c’est quelque chose qu’on pourrait tester si ça te dit ! » Je lui avais tendu le cure pied, afin de lui permettre de terminer, puis j’étais allée chercher un licol taille cheval. Je le lui avais tendu, avant de lui proposer : « On pourrait même prendre Wild, ça pourrait le rassurer ! » Et puis ça me ferait une occasion de sortir mon petit poney ! Bien souvent en cours, je leur parlais du caractère de chien de Wildfire. De ses humeurs, de son passif, et je suis intarissable quand ça arrive. Il faut dire que je suis vraiment très fière de lui. Parfois, j’en oublie même que mes élèves ne sont pas tous intéressés par ma vie privée … « Tu veux le seller ? » On pourrait peut être commencer par une balade en main, et si tout se passe bien continuer à cheval, histoire de peut être même travailler un peu en extérieur ? Cela me semble être une très bonne idée en ce qui me concerne !

J’avais souris quand Angie m’avait dit que ça l’intéressais, et je l’avais regardée curer les pieds de l’Alezan. Elle faisait preuve de douceur, et elle était très attentive à ses réactions. C’était un excellent comportement, surtout avec un cheval avec un passé difficile, qui a bel et bien besoin qu’on lui montre que tout n’est pas perdu et qu’il existe encore des personnes en qui il peut avoir confiance. Je lui tend ensuite le licol de l’Anglo Arabe tout en lui proposant que Wildfire nous accompagne. Elle me dit alors qu’elle espère qu’il ne lui apprendra pas des bêtises. « Oh, t’as pas à t’inquiéter pour ça ! Wild est un ange voyons … » Tu parles. Difficile de garder son sérieux devant une telle boutade, Puis je lui avais demandé si elle souhaitait le seller, et elle avait semblé hésitante, me demandant si on pouvait d’abord commencer par un petit tour avant de s’affoler. J’avais hoché la tête : « Ne t’en fais pas Angie, si tu as besoin qu’on y aille tout en douceur ça ne me dérange absolument pas. Le but, c’est que vous soyez tous les deux à l’aise, l’un avec l’autre. Il faut que lui apprenne à placer sa confiance en toi, et toi il faut que tu apprennes à le connaître, pour savoir ce que tu peux te permettre de faire ou ne pas faire. Et en attendant, si tu as besoin de temps , eh bien prends ce temps. Rien ne sert de se précipiter si c’est pour que tu sois inquiète. D’accord ? » Je lui avais demandé, avec un sourire encourageant, avant de sortir de l’allée des stabulations, pour l’emmener devant : « Vous nous attendez là ? Je n’en ai pas pour très longtemps. » Je dis, avant d’aller chercher Wild en deux temps trois mouvements. Il n’était pas difficile avec les autres chevaux. De manière générale il se contentait de les ignorer, et de faire sa vie de son côté. Aujourd’hui, j’allais cependant lui demander quelque chose d’un peu différent puisqu’une balade en main était au programme. Malheureusement pour moi quand j’arrivai à son pré, je vis bien vite qu’il avait besoin de bien plus qu’un pansage rudimentaire … « Non mais qu’est-ce que tu as encore été faire ? » J’avais soupiré, alors qu’il approchait de moi, les crins complètement boueux et emmêlés. Bon, eh bien ma foi plus qu’à espérer qu’Angela ne soit pas trop pressée, parce qu’il est hors de question que je sors mon gros poney alors qu’il est dans cet état …

Décidant de ne pas laisser Optimus et Angela seuls, j’avais ramené Wildfire vers le refuge. Cependant, à peine nous avions approché qu’il avait montré qu’il était nerveux. Il sursautait, ce qui n’était pas son genre, ses oreilles n’arrivaient pas à se fixer sur un point précis, et je savais qu’il connaissait cet endroit pour avoir séjourné dans un lieu semblable alors qu’il n’avait qu’un an. La mâchoire serrée, j’avais caressé son encolure, et je l’avais senti frissonner au passage.

Au moment d’arriver vers Angela, elle avait semblé amusée en voyant l’état dans lequel il était. Cependant, il ne se calmait toujours pas, et lorsqu’elle approcha avec les brosses, je m’interposai entre elle et le pie, pour la protéger.

« Angela, tu te souviens toutes ces fois où je vous ai expliqué qu’un cheval avec de lourds traumatismes peut nous apprendre le meilleur de nous-mêmes ? Qu’il peut nous apprendre à nous battre pour tout ce qui en vaut la peine, en laissant le reste de côté ? Eh bien Wildfire … Il n’a pas eu un passé simple. Je suis sa dernière propriétaire, et il sera toujours à mes côtés, mais je suis bien loin d’être la première… Il n’avait que trois ans lorsque je l’ai récupéré, mais déjà une haine incommensurable de l’Homme. Il faut que tu sois très prudente avec lui. Il peut encore se montrer très violent avec toi, comme avec n’importe qui d’ailleurs. En dehors de Aaron et moi, je ne le laisserais avec personne, il teste très souvent, et fonce dans la moindre faille… » Ma mâchoire s’était à nouveau crispée, tandis que j’étais nerveuse, et Wild gratta le sol de son antérieur, impatient. « Il est hors de question que je le laisse te blesser. » J’avais dit solennellement.

Après avoir dit à Angela de garder ses distances, donc, j’avais commencé mon pansage. La boue tombait par lourds morceaux, et je remerciais dans chacun de ces moments la merveilleuse chose qu’est l’étrille américaine. Wildfire avait l’habitude de son utilisation et en général il en profitait pour montrer qu’il était très heureux de pouvoir profiter d’un moment pareil mais là il était occupé à fixer la blonde qui nous accompagnait, et j’avais fini par tourner sa tête vers moi, pour le forcer à me regarder dans les yeux : « Maintenant tu te calmes Wild. Concentres toi sur moi, d’accord gros monstre ? » Il avait soufflé lourdement, et j’avais posé ma main sur son chanfrein pour déposer un baiser sur son front. « Tout va bien… »