If my memory is right [Open]

Bon, le Down Town, ici, c'était vachement moins chaud qu'à Londre. et plus salubre aussi. Parce que Kieran ne tournait pas toujours dans les endroits les plus classes de la région. Vous pouvez vous en douter. Enfin, ici, c'était un bon upgrade par rapport à son ancien boulot... qu'il avait du quitter en catiminie.  Et en plus, c'était le bar à Valentin, alors, il avait affaire à ne pas tout foirer. Tout allait bien se passer, ... N'est-ce pas? Le regard de Valentin, qui pouvait parfois sembler froid, l'en décourageait.

Enfin, il avait passé le début d'après midi en formation, pour savoir comment les choses fonctionnaient, et le bar était vachement bien tenu. Tout était fait réglo, ce qui n'était pas toujours le cas ailleurs. Vérifier les cartes d'identités, à savoir si les jeunes avaient l'âge ou pas, servir le bon nombre d'once (et pas moins). Intéressant soit.

-Dit, tu penses vraiment que je vais arriver à me débrouiller, ... ici?

Ils sont pas bien méchant, les clients. Mais un de ces jours, il allait venir à les connaitre et à les apprécier. Soit, tant que Kieran n'avait pas trop à leurs parler. Bon, maintenant, il ne lui restait qu'à attendre les premiers clients. Ils sorti une cigarette et s’assit, derrière le bar. Valentin avait une course à faire, une personne à rencontrer ou je ne sais plus quoi. Un noeud se forma dans l'estomac de Kieran sans qu'il ne s'en rende compte et il inspira plus fortement sa cigarette. Qui Valentin pouvait bien rencontrer vers 4h30, à l'ouverture des bars.

Ces derniers temps, après l'attaque que j'avais subis, je m'étais juré de ne plus jamais être vulnérable. Pour ce faire, j'avais commencé à m'entraîner dans une salle de sport. J'étais déjà bien foutue, comme diraient d'autres, mais je n'étais pas là pour ça. Je voulais me muscler, me construire une défense digne de ce nom. Ce n'était pas parce que j'étais une belle blonde que je devais forcément être une demoiselle en détresse. Aaron m'avait sauvé la mise, mais à quel prix ? Je ne voulais plus jamais utiliser d'arme à feux vu ce qui s'était produit lors de ma dernière utilisation d'un flingue alors j'avais appris à me battre dans des combats clandestins. Au départ, j'étais seulement une participante parmi tant d'autres. Puis, les gens s'étaient mis à parier sur moi, pour le fun. Finalement, à l'heure d'aujourd'hui, on me prenait vraiment au sérieux, et je voulais que tout le monde sache que Riley Suki Livingstone n'était pas qu'une belle gueule associée avec un corps de déesse.

Aaron m'avait parfois demandé ce qui me retenait jusqu'à si tard dans la soirée, et chaque fois je prétextais des entraînements avec Wildfire. J'avais de la chance, car il était un excellent prétexte, et un que mon brun préféré ne pouvait pas réfuter de surcroît. Alors j'avais commencé par un footing d'une heure trente après mon dernier cours. 20H30. J'étais arrivé devant le hangar où prenaient place les combats clandestins, pour découvrir que le gérant était malade ce soir, et qu'il était donc exceptionnellement fermé. Enervée, je n'avais pu m'empêcher de donner un coup de poing dans le mur de brique. Brillante idée n'est-ce pas ?

C'est donc les jointures en sang que j'étais arrivée au bar, où j'avais décidé de m'arrêter avant de rentrer. Aaron devrait attendre que je me calme un peu, car pour le moment je ne me sentais pas en mesure de rentrer.

"Hey le nouveau." J'avais dit, en découvrant un barman que je ne connaissais pas, jamais vu dans le coin, mais une joli petite gueule de bad boy, qui devait faire craquer pas mal de filles. Peut être aurait-il fait craquer l'ancienne Riley si elle l'avait rencontré avant d'offrir la clé de son coeur au plus grand dealer de la ville. "Mets moi ce que t'as de plus fort." Je lui avais dit ensuite, sur un ton de défi.

''Hey, le nouveau!''

Ce n'était pas la première fois qu'on s'adressait à lui ainsi. La soirée était à la fois tranquille et animée, des personnes prenaient place dans la salle et Valentin était revenu en renfort. Secret sur ce qu'il avait été faire,il l'avait salué, laissé répondre aux clients du comptoir avant de s'occuper des autres. Kieran,bien qu'il ne connaissait personnes, gérait pour faire des verres et connaître les recettes. Valentin, lui, apportait verres et boissons aux nouveaux arrivés sans même, parfois, leur demander ce qu'ils prenaient. Le souper avait sonné un moment plus calme, le calme avant la tempête. Et maintenant, le comptoir était plein ainsi que quelques tables. On prenait de l'avance, pour boire à rabais, avant de sortir danser pour plusieurs. Une place se vidait, une autre personne prenait la place au comptoir.

''Hey, le nouveau!''

Encore une fois. Il lança un regard froid qui n'était pas sans mettre en valeur ses traits tirés. Elle ne voyait pas qu'il était en train de faire un Drink? La prévenance était loin d'être un trait qui le définissait. Pour autant, ses mains ne s'arrêtèrent pas mélanger le shaker. Pas une once d'hésitation à verser le drink alors qu'il détaillait d'un regard pas du tout discret la nouvelle arrivée. Elle était en tenue de sport léger et pour tout dire, ne sentait pas la rose du matin. Il fallait croire qu'elle venait de faire du sport. Mais au moins, contrairement aux autres, elle ne sentait pas le cheval à plein nez. Il en avait servi quelques unes qui...

Il déposa le Melonball qu'il était en train de verre devant la cliente. La petite mousse du shaker pétillait dans le verre d'un vert radioactif.  Liqueur de melon. Les filles adoraient! Il s'approcha de la ville aux cheveux blonds. A vrai dire, elle sentait peut-être un peu le cheval. Kieran avait le nez fin, très fin, et savait identifier, sous l'odeur du déodorant et une touche de sueur, le subtil arôme de l'écurie. Mais bon, ça lui allait bien.

"Mets moi ce que t'as de plus fort."

Ne manquant pas de remarquer au passage les jointures en sang de la fille, il se dit qu'elle avait sûrement passé une mauvaise journée. Quelque chose de fort donc. Si le rhum semblait aller à plusieurs personnes ici, la liqueur de melon et le curacao aussi, quelque chose lui disait qu'elle voulait quelque chose de plus direct, pour passer la pillule. Tequila! Sans une ni deux, il sorti la bouteille de tequila-bang-bang, le jus de citron et le clamato pour verser 3 shooters. Un de chaque. Tequila 3D, vous connaissez? Sans un mot de trop et en restant dur et froid, d'un professionnalisme parfait (ou d'un détachement et je-m'en-foutisme exemplaire), il lui mit les 3 verres un en arrière de l'autre.  Tequila-citron-clamato.  C'était la combinaison idéale, ça frappe, c'est surette, et le clamato adoucit. Il en avait fait tomber plusieurs à coup de Tequila 3D. Simple et efficace. Correction, pour elle, il inversa le clamato et le citron, histoire de finir sur une finale sûre. Et il s'en versa un set de shooter. Quand les choses n'allaient pas comme il faut, c'était pire en buvant seul ; autant l'accompagneré

''Hey, le nouveau!''

Et il se retourna, jetant un regard noir au client avant de poser les yeux sur la jeune femme. Certain qu'elle n'allait pas tarder à prendre le shot.

Ainsi donc la proposition du jeune barman était un shot de tequila, trois verres avec leur propre variante chacun. J'avais souris en coin en voyant sa proposition. Pouvait mieux faire, mais mine de rien il s'en sortait pas mal pour une première. Même si Valentin et moi n'étions pas de grands amis je savais qu'il ne confierait pas son bar à n'importe qui, et le petit montrait que son ainé avait eu raison de lui faire confiance.

Vidant le premier verre cul sec, j'avais ensuite demandé au nouveau : " Alors dis moi, ça fait longtemps que tu es ici ? " L'alcool était vivifiant, comme s'il me permettait d'oublier la douleur et la rancoeur que je ressentais à l'heure actuelle. Exactement ce dont j'avais besoin, et j'avais vidé le second verre d'une traite. J'hésitais rarement face à un défi comme celui-ci, sans compter que j'avais de l'expérience, et que je tenais plutôt bien l'alcool. Je doute d'ailleurs qu'Aaron m'ait un jour vue vraiment bourrée ... " Laisses moi deviner. Papa et Maman étaient bien trop casse couille alors t'as décidé de te barrer de chez toi ?" J'avais demandé, curieuse, avant de terminer mon dernier verre. S'il essayait de comprendre mon histoire il ne serait pas déçu, mais je préférais commencer par la sienne. Sans compter que je ne sais toujours pas combien de temps je risque d'être ici, alors pourquoi ne pas apprendre à faire connaissance avec de nouveaux visages ?