Kieran Collins

Il était une fois... Votre histoire.


-Non mais, t'as fini de parler, Mais t'es con ou quoi? Tu m'énerves!

Voici comment Kieran était traité. Mère barmaid, limite prostitué; père le plus souvent possible absent, travailleur de la construction, et lui. Jeune, naif, effrayé. Si certains s'en sortent par la rébellion, pour Kieran, c'était autrement. Il subissait avec presque bravoure les coups de son père et les jérémiades de sa mère. Pourtant, c'est cela qui l'a perdu. Supporter. A force de supporter, c'est là qu'on craque, qu'on cherche à s'échapper. Vous avez déjà vécut cela, vouloir s'échapper de quelque part à tout prix? Tout était mieux que de rester ici, sans rien faire.

La fugue, voici ce que fut sa première solution. Il passa trois jours à courir les rues avant que sa mère ne se rende compte de son absence. Ce fut ses trois derniers jours de liberté. La police à ses trousses, il fut rattrapé en un rien de temps et fut ainsi ramené chez lui. Les policiers, c'était imposant et le petit Kieran était très impressionné. Ils étaient gentils ceux-là. C'est en le tenant vers la main qu'ils le rapportèrent à la maison. Il en oubliait presque ce qui l'attendait à la maison justement. Au petit appartement miteux qu'était celui dans lequel il vivait. Ils sonnèrent à la porte et la porte s'ouvrit. C'était son père. Ce n'est pas le soulagement... ou encore la honte qui se peint au visage de son père mais la rage. Si Kieran avait pu disparaître, il l'aurait fait. Son père...

Quelques jours plus tard, la travailleuse sociale sonna à la maison. Les policiers avaient remarqué que quelques chose ne tournait pas rond à voir les pleurs et le désespoir du petit Kieran lorsqu'il avait vu son père. De toute manière, ce n'était pas un endroit ou grandir. cet appartement. La travailleuse sociale pu le constater. L'appartement était lugubre, encombré de déchets. Des aiguilles traînaient à quelques endroits dans l'appartement, aiguilles souillées, bien entendu. Après quelques minutes au seuil de la porte, la travailleuse sociale entra, retrouvant la mère vautrée sur un divan, débraillée. Son chandail semblait pendre sur ses épaules décharnées. C'est en la voyant que la mère repris partiellement ses esprits. Ou se trouvait Kieran? Il était parti avec son père lui assurait-elle. Mais quelque chose dans sa voix lui faisait croire autrement. Elle repoussa la femme qui avait peine à se tenir debout et qui empestait la bière.

Kieran... Il était couché dans sa chambre. Corps apparemment sans vie. Un bleu dans le visage et des bleus sur le corps. Pantin désarticulé. Elle cru bien qu'il était mort, mais non, la pauvre chose respirait encore. Pauvre chose.

...

-Kieran, veux-tu nous dire ce qui t'es arrivé?

Deux semaines avaient passées. Certains bleus s'estompaient, les cheveux de Kieran commençaient à retrouver de l'éclat et l'enfant semblait moins maigre. Il était bien traité ici... enfin, relativement bien traité. Mais malgré toutes les bonnes attentions, et l'assurance de ne plus retourner chez ses parents, rien n'avait su y faire. Il avait toujours cet air vide dans les yeux et toutes les questions du monde n'avaient pu forcer le jeune garçon à parler. C'est seulement lorsqu'il se frappait à quelque part qu'on pouvait entendre un son sortir de sa bouche, montrant au monde qu'il n'était pas totalement muet.

...

Encore une de ces journées ou les jeunes du centre étaient associé à un ''grand frère'' ou une ''grande soeur''. Dégoutant. Heureusement, Kieran avait réussi à se faire une carapace pour éloigner les autres. Ce n'était que rarement celui qu'on choisissait pour avoir comme ''petit frère'' et ceux qui tombaient sur son cas ne s'en préoccupait pas. Pourtant, depuis deux séances qu'un jeune le choisissait, avant les autres... Valentin...

...

Le téléphone sonna. Valentin prit l'appareil.

-Oui, bonjour?
- ... ... ...

La silence caractérisant un appel de Kieran. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu parler de lui. Les dernières nouvelles qu'il avait eut, c'était que Kieran avait quitté le centre d'acceuil et qu'il avait traîné dans Londre. Barman, c'était ce qu'il avait choisi comme job. Il savait aussi que le jeune avait traîné dans la drogue un peu... et il se doutait que Kieran avait probablement fait les rues à un moment ou à un autre mais ce n'était pas son affaire. Il avait tout fait pour le soutenir et avait toujours été là pour lui.

-Kieran?
-Salut Valentin, je sais que tu m'as déjà offert d'habiter chez toi. Tsé, j'ai un soucis ici, je suis peut-être mieux de disparaître. J'ai envie d'un nouveau départ. Est-ce que l'offre tient toujours?

Quelque chose dans sa voix ne tournait pas rond. Ce n'était plus seulement la voix roque que Kieran avait d'habitude, il y avait quelque chose de plus grave. De toute manière, le jeune ne téléphonait pas sans raison. Sans un certain sentiment d'urgence. Sans essayer d'en savoir plus, Valentin accepta et raccrocha le téléphone. Kieran allait venir habiter chez lui pour un certain temps. Peut-être plus. Le temps de retrouver ses plumes et pour partir à neuf.
Il était sûr que l'équitation, la relation avec les chevaux allaient l'y aider mais il ne voulait pas non plus pousser Kieran là dedans, ce devait être SA décision. Mais pour l'instant, l'important, c'était de lui trouver une bourse ou un métier. Ou les deux. Si il y avait quelque chose que Kieran détestait, Valentin le savait bien, c'était de vivre sur le bras des autres. D'être dépendant. Pour le métier, c'était simple ; pas besoin d'utiliser ses contacts quand on dirige son propre commence et qu'on connait le patron. Et dans ce cas ici, le patron, c'était Valentin. Pour ce qui était de la bourse, il y avait toujours moyen de moyenner et quand on connaît les ficelles à tirer, c'est facile comme tout.

Un peu de vous... Votre caractère.


Kieran est un jeune homme réservé et peu locace à la fois. Introverti, on dirait qu'il n'a besoin que de lui pour vivre. En fait, vous n'avez pas tors de penser cela.  Abandonné, négligé, maltraité, il a appris à vivre par lui-même et à se renfermer. Peu locace, il montre un fausse assurance en lui qui en décourage plus d'un et se montre hautain pour éviter qu'on lui parle. Être seul, cela ne le dérange pas.. enfin, cela ne devrait pas le déranger, mais à défaut de se faire accepter, autant rester seul. Pourtant... il regarde d'un air envieux ceux qui se font des amis, ceux qui savent se faire accepter par les autres. Si seulement. Pourtant, Kieran est charmant et ferait tout pour la bonne personne. Mais seul Valentin à découvert cet aspect de lui.

Et sinon ?

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