Arabe - Stone Cold

« Kiara ! J’ai fais aussi vite que j’ai pu ! »

La directrice m’avait appelé tandis qu’elle venait de retrouver Stone Cold après qu’il se soit sauvé. Elle avait apparemment besoin que je le ramène, Quinn et lui, à l’écurie, car elle venait de trouver une jeune femme inconsciente. J’avais hoché la tête, et avais ramené d’abord la Paint, restant un peu avec l’Arabe.

« Bon alors écoutes mon grand. Toi et moi on va te faire un petit check up, parce que tu es parti je ne sais pas combien de temps, tout seul, dans la forêt, comme un fou. Qui est-ce qui t’a mis cette idée en tête ? »

Il avait ronflé et j’avais secoué la tête avant de l’emmener dans le manège, où j’avais commencé par vérifier qu’il n’avait pas oublié comment on s’arrête, comment on repart. Certes, il n’était pas toujours respectueux. Mais au moins cette fois-ci il ne fit pas le malin, et il valait clairement mieux qu’il se tienne à carreaux, parce que lui et moi nous étions déjà rencontrés, il savait que je ne plaisantais pas.

« Okay, viens là le monstre. » Je lui dis pour l’arrêter.

Il me fusilla du regard, et je le libérai de son licol, le détachant donc, avant de lui donner une petite claque sur la croupe. Il avait poussé un coup de cul, tandis que je rejoignais le milieu du refuge, récupérant au passage une chambrière.

Je l’avais regardé marcher, de droite à gauche, comme s’il cherchait une issue (qu’il ne trouverait pas), et levant la tête pour regarder dehors par la fenêtre.

« Stone ! » J’avais appelé fermement, et il avait tourné la tête dans ma direction, bien loin de sembler intéressé. « Rappelles moi pourquoi Kiara a pensé que ce serait une bonne idée de te mettre au club ? » Voilà le genre de chevaux auxquels mes élèves de G5/6 avaient le droit de monter, quel cadeau !

« Okay l’affreux, trottes ! » J’avais ordonné, sans appel, avec un claquement de chambrière. Cependant, il ne l’entendait pas de cette oreille et donna un nouveau de cul avant de partir au grand galop, et de se cabrer à un mètre de moi, battant des antérieurs. J’étais restée fermement à ma place. Je savais à quoi ça ressemblait de l’extérieur. J’avais vécu le même genre de confrontation avec Wildfire au départ. « Ca va ? T’as fini ? » J’avais demandé, calmement, tandis qu’il regagnait la terre ferme. Il avait ronflé, les naseaux fumants, et avait fini par baisser la tête. « C’est bien ce que je pensais, que de la gueule. »

Je l’avais accompagné sur la piste, et lui avais demandé à nouveau le galop. Cette fois-ci, il s’était exécuté, et déploya tout de même une majestueuse foulée, bien large. J’avais souris, et lui avais fait comprendre de changer de main, ce qu’il fit, en repassant au pas par la même occasion. J’avais donc donné un claquement de langue, et l’avais fait repartir au trot. Il était clair qu’il n’avait pas de boiterie. Malgré cela, j’étais convaincue qu’une visite au maréchal ne lui ferait pas de mal. Puis l’Académie pouvait carrément se le permettre.

« Ga’lop ! » Je lui avais demandé, pour la forme, et il ne s’était pas fait prier, avant de déployer sa foulée, courte mais rapide. J’avais souris. Il avait vraiment de belles allures. Dommage qu’il n’ait pas le caractère qui allait avec. Il fallait bien qu’on réussisse à faire quelque chose de lui, non ? « Wow… Marches .. Au pas .. » J’avais fini par lui dire, avant de revenir à ses côtés pour lui repasser son licol.

Je l’avais ensuite ramené à l’écurie des chevaux de club, où je lui avais procuré un bon pansage, vérifiant qu’il ne s’était pas blessé. Il avait en effet quelques blessures, des griffures minimes. Pas grand-chose en soi, mais ça méritait malgré tout un petit check up vétérinaire. On ne pourra jamais dire qu’on ne prend pas soin de nos chevaux.

« Tu sais, tes fugues à répétition vont finir par coûter cher à l’Académie, j’en connais une qui ne va pas être contente quand elle va voir les factures… » Je lui avais malgré tout donné une petite carotte, la plus petite de mon stock, faut pas exagérer non plus ! « Aller Stone, sois sage, et évites de te volatiliser cette fois… » J’avais dis en sortant, fermant bien le loquet à clé.