Entraînement avec Kiara

Les choses étaient devenues très étranges ces derniers temps. L’arrivée de la jeune étrangère mettait tout sans dessus dessous, et j’avais besoin de me changer les idées. Alors j’étais tout simplement allée à l’élevage de Valentin, puisqu’il m’avait demandé de travailler Vision en Western autant m’y coller pendant que j’avais une seconde pour moi. Cependant, je m’étais bien vite rendue compte que je ne connaissais pas les lieux et que Valentin n’était pas là. Tant pis, j’allais errer jusqu’à trouver le bon box. Et je découvris vite que les boxes étaient vides. Le bon pré donc …

Je me souvenais parfaitement de la bouille de la ponette, et finalement, c’était en compagnie de Gameboy et de … Laszlo ?! La vache ! (Non, ce n’était pas voulu.) Ce qu’il avait grossi … ! Et je n’étais pas vraiment une professionnelle des taureaux hongrois. En équitation Western on apprend à attraper les taureaux au lasso, mais là en liberté dans un pré…

« Vision ? Et si tu venais voir Tatie Kiara ? » J’avais tenté, n’ayant aucune envie de me faire embrochée vivante. Vision avait relevé la tête dans ma direction, avait regardé Gameboy, et clairement si elle avait pu me dire d’aller me faire foutre elle ne s’y serait pas mieux pris. « Vision … » Je grognais, avant de capituler. Je ne pouvais pas la braquer. Je connaissais son caractère, et il n’était pas temps de me la mettre à dos. J’étais heureusement venue armée, et j’avais sorti une pomme bien croquante de mon sac de pansage. Gameboy s’était approché, curieux, et j’avais soupiré de soulagement, car dès lors Vision m’accorda beaucoup plus d’importance. J’avais souris, effleurant le chanfrein de l’étalon du bout des doigts. « Je ne suis pas là pour toi mon grand. » La femelle, de son côté, restait derrière son compagnon, et je serrai la mâchoire. « Vision, fais un petit effort… » Heureusement son licol était accroché à la barrière du pré, et une fois qu’elle serait suffisamment proche ce serait un jeu d’enfant.

Vérifiant que le taureau était bien loin derrière, j’avais enjambé la barrière, et avais présenté la pomme à Vision, qui ne s’était pas faite prier avant de venir la chercher dans la paume de mes mains. Dès lors j’avais attrapé une poignée de ses crins pour qu’elle ne m’échappe pas le temps de récupérer le licol, et je lui avais dit, soulagée de m’en être sortie. « La prochaine fois tu as intérêt de te montrer plus avenante, car sinon ton petit papa chéri pourra aller se faire voir pour que j’entraîne ses chevaux en Western. » Je la fis sortir, faisant attention à ce que Gameboy ne suive pas, puis je l’avais emmenée dans l’aire de pansage, alors qu’elle tirait la tronche. « Je t’ai déjà connue de meilleure humeur Vision tu sais ? Un taureau… » Je secouais la tête, et commençai à la brosser, ce qui ne fut clairement pas de luxe. J’étais totalement pour les nuits au pré, mais l’état au réveil … Franchement, c’est pas ça … « On va faire quelque chose de nouveau pour toi aujourd’hui, j’espère au moins que ça te plaira. » Pauvre Light, s’il savait que j’allais monter en Western avec un autre cheval que lui. « Il y en a qui donneraient tout pour être à ta place. J’espère que tu en as conscience. » Je dis, continuant mon brossage, avant de passer au nettoyage de ses sabots. Suite à cela, j’étais partie chercher ma selle Western, en adaptant la taille de la sangle, puis je lui avais passé un sidepull. « Tu vas voir, tu vas adorer ça. »

Je l’avais ensuite détachée et emmenée dans le manège, décidant de commencer par lui apprendre le tout à pied. Il n’était pas question de la monter en équitation Western alors que ça ne ressemblait en rien à l’équitation classique. Alors, je l’avais amenée sur la piste, en la faisant marcher doucement, tranquillement. Puis, j’avais prononcé distinctement un « Whooooa », qui l’avait d’abord décontenancée, avant qu’elle ne fasse attention à l’intonation et qu’elle s’arrête. De là où j’étais, on aurait clairement dit qu’elle me regardait l’air de dire « Non mais t’es débile ou quoi ? » Alors j’avais donné un claquement de langue, et elle s’était remise en marche, non sans me pousser au passage, comme si elle voulait que j’arrête mes conneries. Cela étant, ça n’allait pas se passer comme ça. Elle avait beau être du genre capricieuse, je l’étais encore plus qu’elle, alors elle n’avait aucune chance contre moi. Je m’étais placée devant elle, et j’avais prononcé très distinctement un « Back », sans appel. Les oreilles plaquées contre la nuque, elle s’était exécutée, et dès lors j’avais relâché la pression en donnant un claquement de langue pour la remettre au pas. J’avais vérifié qu’elle avait compris la demande qui permettait de s’arrêter, à savoir l’utilisation du « Whooaa ». Elle fonctionnait plutôt très bien, mais ça ne m’étonnait pas. Elle avait beau avoir de la gueule, Valentin était un très bon cavalier, et je croyais me souvenir que ses prédispositions n’étaient pas mauvaises du tout. Je l’avais ensuite changée de main, et avais continué à lui apprendre les différents exercices de base. Apprendre à tourner correctement avait son importance alors j’avais placé mes mains comme si j’étais à cheval et j’avais effectué une rêne d’ouverture, lui faisant tourner la tête très lentement, jusqu’à ce que le bout de son museau puisse effleurer son flanc si je le souhaitais. Cela fait, j’avais vérifié qu’elle le faisait même si ma main se faisait très légère, presque imperceptible, puis j’avais effectué la même chose de l’autre côté. Bien, voilà qui commençait à ressembler à quelque chose. « Tu vois quand tu veux ! » J’avais dit en flattant son encolure. Je me plaçai ensuite face à ses hanches, et la poussais légèrement, par pression discontinue. Si Valentin avait déjà fait de l’éthologie avec elle, c’était la même chose, et elle n’eut d’ailleurs aucune difficulté, bougeant à peine ses antérieurs. Voilà qui était très bien. Pas étonnant que les pivots sur les postérieurs ne montrèrent pas de souci non plus ! Le pas de côté ? Fastoche ! Nous allions pouvoir commencer. Enfin.

Je me mis en selle, et donnais un claquement de langue, tandis que les rênes étaient complètement relâchées. Eh oui, ça a des avantages l’équitation Western, et je ne pense pas que c’est Vision qui dira le contraire. Je commençais donc par lui demander de marcher, puis de s’arrêter, sans jamais utiliser les mains ou les jambes. Je souris. Elle semblait déstabiliser, mais quel cheval n’aimerait pas ce type de monte ? Pas étonnant que la plupart des chevaux Western repousse l’équitation classique comme la peste … « Qu’est-ce que tu en penses Vision ? L’équitation Western a son charme, non ? » Elle s’ébroua comme pour évacuer le trop plein de stress accumulé jusqu’à présent, et je la fis tourner, par une légère rêne d’ouverture, très légère. J’effectuais alors une demi-volte renversée pour la faire changer de main, et repris ensuite la piste à l’autre main, où j’en profitais pour lui demander des jolis cercle, pour l’aider à s’assouplir. Puis, quand elle fut détendue au pas, je procédais au travail au trot.

Cette fois-ci, il s’agit de l’habituer au trot version Western. Au trot assis, comme on aurait dit en classique. Faut dire, les étriers étaient beaucoup plus longs, la selle différente, avec une assise bien plus large, le confort n’était pas du tout le même, d’aucun des deux côtés ! Elle avait soufflé, longuement, donnant une jolie extension d’encolure, et ses naseaux pouvaient même souffler de l’air sur le sable. Elle avait une attitude calme, très appréciée en Western, et il faudrait peut être bien que je me souvienne de proposer à Val de l’aider à monter autrement qu’en classique, car Vision avait l’air de bien apprécier ça ! Je lui avais même fait effectuer un genre de serpentine, et le contact sur les rênes était si léger qu’on aurait presque dit qu’elle faisait ça d’elle-même, c’était très intéressant, et alors que nous récupérions la piste, j’avais prononcé un « Whoooaa » auquel elle avait immédiatement réagis, s’arrêtant sans hésitation. « Bah alors Vision ? » Je souris, en caressant tendrement son encolure : « On se découvre des talents cachés ma belle. J’en connais un qui va être très fier de toi. » Elle piaffa de joie, et je secouai la tête. Incorrigible cette petite !

Sans prévenir, je mis ma jambe droite à la sangle, écartant ma jambe gauche, et effectuai des pressions discontinues. A cet instant, elle me donna un joli pas de côté, et je vérifiais qu’elle n’était pas tordue, l’emmenant en X. A ce point précis, je lui avais demandé un Spin qui, au début, n’avait rien de dynamique, et plus elle tournait sur elle-même, plus elle comprenait de quoi il était question, lui permettant de gagner en vitesse, progressivement, de la manière la plus parfaite qui soit. Alors, au bout de droit tours, je cessais toute demande, et la laissais souffler un instant, avant de faire le bruit du kiss, et les accompagnant d’un « Vision, ga’lop ! » Elle ne se fit pas prier, et lança un coup de cul joyeux sur le départ, ce qui me fit bien rire. Je lui permis donc de se donner à fond, et de se décharger de tout ce trop plein d’énergie, obtenant un galop à fond les ballons, qui dépotait ! Bien sûr, mes Paints n’avaient rien à lui envier, mais pour une ponette qui n’a jamais fait de reining, elle se débrouillait plutôt bien ! « Whoaa… Easy Vision.. » Je lui avais finalement dit, pour la ralentir, et obtenir des transitions descendantes. Aujourd’hui nous n’avions travaillé que les bases, et c’était très prometteur. A présent Valentin n’avait plus qu’à les cultiver. « De l’autre côté, mais c’est bien parce que c’est toi. » J’avais souris, tandis qu’elle avait entreprit de gratter le sol de son antérieur.

Quand elle se fut bien défouler, j’avais mis pied à terre, et l’avais emmenée marcher dehors pour se calmer avant le retour à l’élevage. Une fois son côté Princesse dépassé, elle était vraiment agréable à travailler, c’était ce que je retenais, et quand je l’avais dessellée elle n’avait même pas jouée à l’imbécile, ce qui m’avait permis de pouvoir la panser tranquillement, après avoir rafraîchis un peu ses tendons. « Aller, je te ramène à ton taureau. » Je dis, pour la taquiner, après avoir aperçus Laszlo qui guettait son retour. Elle m’avait poussé du bout du museau, et je m’étais contentée de pousser sa petite tête sombre. « Eh, c’est pas moi qui choisis mal mes colocs’ ! » J’avais dit en riant doucement, avant de la libérer. « Aller va, reposes toi bien. »

Fiche de Vision.